L'histoire du virus
Il y a 38 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde et 20 000 en Belgique. Dans les années 80 et 90, nous parlions souvent de SIDA et ce diagnostic était lié à une morte (presque) certaine. De nos jours, on peut vivre avec le VIH sans jamais atteindre le stade SIDA.
- Quel est la différence entre VIH et SIDA?
Le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) est un virus, un pathogène, qui attaque progressivement le système immunitaire. On peut vivre avec le VIH et l’espérance de vie des personnes sous traitement est proche de celles de la population générale.
Le SIDA (Syndrome de l’ImmunoDéficience Acquise), quant à lui, correspond à un stade de l’évolution de la maladie provoquée par l’infection au VIH. A ce stade de la maladie, le système immunitaire n’est plus capable de se défendre, la personne est immunodéprimée et vulnérable aux maladies opportunistes telle que le sarcome de Kaposi. Sans traitement ni suivi, l’évolution vers le stade SIDA, potentiellement le risque de décés, augmente de 50% au cours des 2-3 ans.
- Qu’est-ce que le VIH a de particulier ?
Le VIH, virus du Sida, est un rétrovirus; il a besoin d’intégrer l’organisme humain pour pouvoir se reproduire. Il a la particularité de s’attaquer aux lymphocytes T4 (catégorie de globules blancs) qui coordonnent nos défenses immunitaires.
De cette façon, le virus du SIDA paralyse et détruit progressivement le système immunitaire (de défense) et l’empêche d’assurer sa mission de protection de l’organisme contre les bactéries, virus et microbes environnants.
Lorsqu’une personne a été contaminée par le virus, on dit qu’elle est séropositive, présente des anticorps spécifiques au VIH. Actuellement, une fois qu’on est séropositif, on le reste à vie. En 2021, il n’est pas possible de guérir du sida, mais on peut vivre avec le VIH avec une bonne espérance de vie.
- Quel est le processus de réplication du virus dans l’organisme?
Le virus :
Les rétrovirus appartiennent à la famille des Retroviridae et infectent principalement les vertébrés. L’information génétique est portée par un ARN simple brin au lieu d’un ADN. Le terme rétrovirus provient du fait que le cycle de réplication impose un passage du génome ARN sous une forme ADN. Ce passage s’effectue par la transcriptase inverse. Cet ADN, est ensuite intégré dans le génome de l’hôte pour servir de matrice à la synthèse de nouveaux ARN viraux. La particule virale est d’un diamètre variant entre 80 et 130 nm (nano mètre ou 10-9 mètre).
La structure du VIH-1, établie par microscopie électronique (Gelderblom et al. 1987) met en évidence une enveloppe lipidique entourant une capside icosaèdrique contenant un noyau interne dense : la nucléocapside. La bicouche lipidique externe contient les glycoprotéines virales de surface SU(gp120) et transmembranaire TM(gp41). Gp 120 contient les déterminants viraux qui se lient aux récepteurs de la cellule hôte. Gp41 comprend un domaine terminal hydrophobe, qui est supposé initier la fusion membranaire entre le virus et la membrane cellulaire. La membrane interne, ou matrice, est composée de la protéine de matrice MA (p17) et est associée à l’enveloppe. La capside est formée par deux protéines issues du gène gag CA (p24), qui forme la capside elle-même, et la NCp pour la nucléocapside. Le noyau nucléoprotéique comprend l’ARN génomique. Le génome rétroviral du VIH (Lentivirus) est encodé par une molécule d’ARN simple brin.
L’entrée du virus dans la cellule :
L’infection débute par l’adhésion de la particule virale à des récepteurs membranaires de la cellule, les récepteurs CD4. Ces récepteurs sont des récepteurs glycoprotéiques extra-membranaires de la famille des immunoglobulines. Ceux-ci sont principalement exprimés à la surface des lymphocytes T4, des monocytes et des macrophages. L’adhésion du virus est assurée par l’interaction entre la glycoprotéine virale d’enveloppe, la gp120, et les récepteurs CD4 de la cellule hôte. D’autres co-récepteurs comme le CCR5 qui interviennent aussi dans la reconnaissance du virus avec la cellule cible. Il s’en suit une fusion des membranes et pénétration de la capside virale dans le cytoplasme de la cellule.
Une fois la pénétration faite, la transcription inverse de l’ARN génomique s’engage. L’ARN simple brin dimérique est converti en ADN double brin. La transcriptase inverse ne possède pas d’activité correctrice. Il existe donc un taux particulièrement élevé de mutations au cours de la rétro transcription. Ce phénomène confère au virus une grande variabilité génétique ce qui lui permet d’échapper aux différentes thérapies dirigées contre lui. Encore maintenant, la transcriptase est une des cibles principales des agents thérapeutiques utilisées contre le VIH. Une enzyme virale, l’intégrase, permet ensuite l’intégration de l’ADN proviral au génome de la cellule infectée. Cet ADN proviral servira l’expression du génome viral puis à la traduction des nouvelles protéines virales. L’assemblage du nouveau virus est réalisé au niveau de la membrane plasmique et l’encapsidation de l’ARN se réalise avec certain nombre de protéines nécessaires à son développement. Il y a bourgeonnement, puis maturation. Ce n’est qu’après cette étape dite de maturation que le virus répliqué pourra infecter d’autres cellules. Le cycle d’infection peut ainsi continuer.